Par Michel Séguin:
Depuis 1927, date à laquelle la Ligue Nationale de Hockey existe a pris en charge la Coupe Stanley, le plus grand trophée du sport professionnel nord-américain a été décerné 96 fois dont 55 à des équipes basées aux États-Unis, 41 à leurs homologues canadiennes auxquelles presque que la moitié appartient au Canadien de Montréal imaginez ! Lorsque le Canadien de Montréal a remporté la Coupe pour la dernière fois en 1993, les équipes du Canada avait devancé leurs rivales américaines sur la carte de pointage du championnat par un compte de 41-26, en grande partie grâce aux 24 titres inégalés de Montréal faisant rager Boston. Mais Montréal ne peut faire le travail à lui seul ! Mais depuis, les Américains sont les plus grands acquéreurs de la Coupe Stanley. Les équipes canadiennes n’ont rien gagné lors des 29 dernières présentations de la Coupe et les critiques sont devenues un rite de printemps, du Stanley Park de Vancouver au Centre Bell de Montréal. Cette sécheresse canadienne est à la fois anecdotique et mathématiquement ridicule. Michael Kouritzin, professeur de mathématiques et de statistiques à l’université de l’Alberta à Edmonton, a analysé les chiffres après avoir émis une mise en garde importante. La probabilité d’une série serait problématique parce que le nombre d’équipes a beaucoup changé, tout comme le nombre d’équipes canadiennes, et il y a aussi la question de savoir combien d’années il faut remonter. Le pourcentage de représentation du Canada dans la LNH a surtout diminué comme suit avec l’expansion et le mouvement des franchises depuis 1993 : 31 % (1994), 27 % (1995), 23 % (1996-1997), 22 % (1998), 21 % (1999), 20 % (2000-2010), 23 % (2011-2015), 22,5 % (2016-20) et 22 % depuis lors.
Comment les équipes canadiennes ont-elles pu déjouer les pronostics en ne battant pas leurs rivales américaines pendant 29 saisons consécutives ? Comment cela a-t-il pu se produire si loin au sud, dans des endroits comme Anaheim, Los Angeles, Dallas, Tampa Bay et Vegas ? Il est difficile de gagner quand on n’atteint pas la finale et les équipes canadiennes n’ont atteint que six fois le dernier tour des séries éliminatoires au cours des 30 dernières années : Vancouver en 1994 et 2011, Calgary en 2004, Edmonton en 2006, Ottawa en 2007 et Montréal en 2021. Cette année, les prétendants canadiens sont les Oilers, les Leafs, les Jets et les Canucks. Bien qu’il n’y ait pas de série entièrement canadienne au premier tour, il y a trois équipes du côté ouest du tableau et l’une d’entre elles pourrait bien en rencontrer une autre au cours des deuxième et troisième tours. Une équipe canadienne n’a atteint le troisième tour que dans 14 des 29 dernières saisons des séries éliminatoires. Entre-temps, Detroit a remporté la Coupe quatre fois, New Jersey, Tampa, Colorado, Chicago et Pittsburgh trois fois chacun, Los Angeles deux fois, les Rangers, Dallas, Carolina, Anaheim, Boston, Washington, Saint-Louis et Vegas une fois chacun. Ainsi il faudrait penser à ajouter une équipe supplémentaire au Canada. L’Ontario en a déjà deux et l’Alberta deux aussi. Alors comment se fait-il que la capitale du Hockey dont 24 coupes gagnées au Québec à Montréal n’aurait-elle pas droit à une équipe comme ces deux provinces ? Disons dans la ville de Québec. En décembre dernier, Gary Bettman a de nouveau mentionné le mot «Québec» interrogé sur un potentiel processus d’expansion dans la LNH. C’est à souhaiter pour les amateurs de hockey du Québec et l’Amérique de Nord.